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Réseau Comète

Une BD passeuse d'histoires

Après plusieurs années de travail, une bande-dessinée sur le réseau Comète sort aujourd’hui en librairie. Elle retrace l’histoire de la plus longue chaîne d’évasion de la Seconde Guerre mondiale entre la Belgique et l'Espagne dont Anglet était un point d’étape.

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Mercredi 24 mai, dans la salle des fêtes de l’hôtel de ville, l’émotion est palpable. La salle est comble pour assister à l’avènement de la bande-dessinée « Le Réseau Comète, la ligne d’évasion des pilotes alliés ». L’ouvrage conte, à travers le témoignage de Christiane Saldias, une Angloye qui avait 14 ans à l’époque, l’acte héroïque d’un groupe de résistants, durant la Seconde Guerre mondiale. Dans le plus grand secret, ces femmes et ces hommes de l’ombre aidaient les aviateurs récupérés sur les champs de bataille belge à franchir les Pyrénées pour rejoindre Gibraltar en Espagne.

Anglet, point névralgique de la résistance

Cette histoire est peu connue des Français, mais Anglet est l’une des capitales du réseau Comète. Durant les jours les plus sombres de l’Occupation, cette aventure humaine et historique exceptionnelle est née en Belgique sous le nom de Réseau Comète. A Anglet, se trouvait le centre de commandement de passage des pilotes évadés. Des centaines d’aviateurs alliés, mais également des civils, ont été sauvés en passant par les Pyrénées-Atlantiques. Ce réseau de résistance a marqué le Pays Basque et la Ville d’Anglet. Chaque année, l’association les Amis du Réseau Comète honore la mémoire de ces illustres aïeux, pPour éviter que cette partie de l’histoire ne tombe dans l’oubli.

Transmettre et se souvenir

Ne pas tomber dans l’oubli : telle est la réflexion des Amis du réseau Comète et l’origine de la BD. L’association cherche un moyen de transmettre cette histoire. Anglet réfléchit à un support qui touche les jeunes et dont la narration est facile d’accès, l’idée de la BD s’impose. Afin que les plus jeunes découvrent cette histoire qui a marqué le territoire angloy, la Ville a décidé d’offrir l’album, à la rentrée de septembre, à tous les élèves de troisième.

Le témoignage de la dernière survivante

Cet ouvrage n’aurait sans doute pas pu voir le jour, sans le témoignage, combien émouvant de Christiane Saldias, petite main du Réseau. Cette Angloye raconte, comme si c’était hier, les actions qu’elle a menées en 1943.  La jeune fille de l’époque n’a pas froid aux yeux. Elle se procure des miches de pain dans lesquelles le boulanger camouflait les instructions. « C’était pour savoir quand est-ce que les passeurs allaient récupérer les aviateurs », se remémore-t-elle. « Je n’ai pas fait grand-chose. Je n’étais vraiment pas dégourdie, et puis avec mon vélo, à 14 ans, je ne pouvais pas éveiller les soupçons des Allemands », confie modestement, la dernière membre du réseau encore en vie au Pays basque.

Dans les pas des résistants

C’est à l’éditeur national Bamboo Éditions - Grand Angle, spécialiste de la bande dessinée historique, qu’a été confiée sa réalisation qui associe un historien, spécialiste du XXe siècle, et propose un cahier historique en fin de volume. Le scénario de Jean-Yves Le Naour (Marseille), le storyboard de Marko (Ustaritz) et les dessins d’Iñaki Holgado (Saint-Sébastien), les couleurs d’Arétha Battistutta (Italie) servent magnifiquement le propos. « J’ai rarement été aussi fier de réaliser une bande-dessinée. Et pourtant, j’en ai écrit plus d’une vingtaine », rapporte Jean-Yves Le Naour. « Cet album a créé un devoir, celui de ne pas trahir, ni de décevoir Christiane Saldias », poursuit-il.  Pour rapporter au plus juste l’histoire, dessinateurs et scénariste ont arpenté la montagne basque et ont marché dans les pas de ceux de la ligne, passeurs et aviateurs, guidés par Christiane. L’historien s’est documenté et s’est entretenu avec Christiane Saldias de longues heures.

Le travail acharné, la volonté des Amis du Réseau Comète et de la Ville, le dynamisme et les souvenirs de Christiane Saldias ont permis de mettre en lumière une histoire dans l’Histoire. Grâce à cet album, le pari est doublement réussi : les Angloys vont découvrir les actions héroïques de leurs ancêtres sur leur territoire et le devoir de mémoire sera perpétué.

Quelques chiffres

La Ville a financé la réalisation de l'album à hauteur de 42 000€. Par ailleurs, la Ville s'est déjà procurée 1500 albums pour distribuer aux élèves de troisième, lors des trois prochaines rentrées scolaires. La bande-dessinée sera tirée, dans un premier temps à 10 000 exemplaires.

« La ligne d’évasion des pilotes alliés » (collection Grand Angle) est disponible en librairie dès le 31 mai.