Barbara Peplow et Rute Neves, à la tête d'une paillote de plage

Quel a été votre parcours avant de venir ici ?

Barbara Peplow : Je suis née dans le Sud de l’Angleterre. Cela fait vingt ans que j’habite à Anglet. Avant, j’ai passé dix ans à New York, où j’étais manager de groupes de rock. Et j’ai vécu aussi à Amsterdam, cinq ans. Juste avant de commencer La Cabane à la plage des Dunes, j’avais une concession dans le Jardin d’Ansbach, une petite caravane food truck que j’ai retapée moi-même. J’ai deux enfants Dylan, 19 ans, et Chloé, 18 ans.

Rute Neves : Je suis née à Belem, au nord du Brésil. J’ai appris à parler le français en Martinique, puis Kourou, en Guyane, où j’ai travaillé dans la restauration. Avec mes enfants, Jean-Renan et Marcel, nous sommes venus sur la Côte basque. Nous avons vu la mer et nous avons dit : “On reste !” C’était il y a vingt-deux ans. J’ai tenu un resto à Biarritz, j’étais aussi interprète et j’ai postulé pour l’Épi Café. J’aime cet endroit, un peu sauvage…

Comment se déroule votre travail dans ces lieux de restauration face à la mer ?

Barbara : La Cabane fait 3 x 6 mètres. Je l’ai dessinée moi-même et elle a été fabriquée par l’association Atherbea. Ils la montent la dernière semaine de mars et la démontent la première semaine de novembre. Nous comptons chaque centimètre. J’ai la même équipe depuis le début, c’est ma quatrième saison. En juillet et août, elle s'établit à 9 personnes. Il faut être créatif dans la cuisine pour ne pas gaspiller et trouver une équipe souple, flexible… Autre particularité, les caprices du ciel. Le beau temps est annoncé, puis un orage arrive et des rafales à 50 km/h. Nous devons faire face aux éléments.

Rute : Oui, c’est vrai, c’est important, la météo. Il faut de la disponibilité. Nous devons prendre des décisions très vite. En 2013, ma première année ici, il y a eu 28 jours de pluie ; un bateau s’est échoué en 2014, il y a eu le feu à Chiberta, en 2020, tout le monde partait en courant. Il y a eu le Covid, nous avons fait de la vente à emporter, mais au fond rien que l’on ne puisse surmonter… Nous avons 12 employés en saison, j’embauche des jeunes,  j’essaie de les motiver à rester dans la restauration. C’est mon troisième restaurant. J’essaie de transmettre ma passion.

Quel est votre regard sur la clientèle touristique ? Quelle cuisine proposez-vous ?

Barbara : La clientèle locale vient toute la saison et on fidélise les estivants pendant leur séjour. C’est une cabane écolo et j’en suis fière. Pas de bouteilles d’eau en plastique, on a de l’eau filtrée. Nous fabriquons nos soft, nos ice teas, nos citronnades, 50 % de la nourriture est bio, les crêpes sont bio, je refuse le surgelé. Ce sont des démarches écologiques. Je veux montrer cela à mes enfants. Je propose le coca du Pays basque, des talos. Nous sommes sur le local. En juillet et août, il y a des concerts acoustiques. Les cabanes sont des concessions. La Ville est fidèle, nous sommes souvent reconduit...

Rute : Ici, les gens se sentent chez eux sans la foule de la Chambre d’Amour. Nous avons une clientèle locale composée d’Angloys bien sûr, plus largement de tout le BAB. Je suis polyvalente : restauratrice, assistante sociale, psychologue… Tout est “fait maison”. Nous travaillons avec des locaux et des produits basques. Côté animations, nous proposons des concerts tout l’été.