Des ateliers qui donnent envie d'écrire

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Jeunesse

Durant les vacances, la bibliothèque Quintaou a proposé des ateliers d'écriture aux enfants. Menés avec bienveillance et enthousiasme par Delphine Saubaber, journaliste et romancière, ils ont affiché complet toute la semaine.

Dans la salle aux coussins rouges, au fond de la bibliothèque Quintaou, sept enfants en classe de CM1, CM2 et de sixième sont accueillis par Anne Belchit, coordinatrice d'actions culturelles à la bibliothèque et Delphine Saubaber, journaliste et romancière. Une fois, les parents partis et la porte close, l'atelier démarre. La romancière se présente succinctement, puis invite les enfants à se mettre à l'aise : « Installez-vous. Vous pouvez retirer vos chaussures pour vous sentir bien ».

Sur une table basse, des cahiers vierges sont disposés. Plus loin, stylos effaçables, crayons de bois, pots de feutres et de crayons de couleurs trônent sur une desserte. Tout ce matériel neuf donne envie d'écrire. « Prenez chacun un cahier que vous ramènerez à la maison. Ce sera un petit trésor à garder », leur conseille Delphine avant de leur proposer de réaliser, lors de cette séance, un calligramme (un dessin réalisé à partir de phrases). Le thème du jour sera : La maison de mes rêves est....

S'affranchir des lignes pour libérer les idées

Les enfants se déchaussent, s'installent, certains s'allongent, d'autres se mettent à genoux pour écrire sur une table basse. Sorenza, élève de CM2, annonce qu'elle a une idée. D'autres réfléchissent quand certains laissent leur stylo courir sur la page de leur cahier. Delphine les encourage et surtout les rassure, les met en confiance. Elle leur suggère d'écrire ce qui leur passe par la tête car « les idées, si on ne les écrit pas, elles peuvent s'envoler. Il faut les écrire tant qu'elles sont là »

Écrire sans limite, rêver sans frontières

La journaliste insiste sur le fait qu'ils ne sont pas à l'école et surtout qu'il faut quitter les lignes du cahier. Ce qui signifie aussi sortir des rails afin de libérer ses idées. Durant ces ateliers d'écriture « les enfants se réapproprient leur univers. L'écriture est une bulle que nous nous créons, en dehors du temps. Cela leur permet de se reconnecter avec eux-mêmes », précise Delphine Saubaber qui est à la fois très présente et stimulante pour ces écrivains en herbe et en même temps attentive à les laisser se projeter dans la maison de leurs rêves. Celle de Callista se situe dans les nuages et sent la violette. Elle possède trois étages aussi grands que le ciel...

Faire éprouver le sens et le plaisir de l'écriture

Anaïs, collégienne de sixième qui vient de terminer son calligramme, aime l'ambiance de cet atelier et le fait qu'il aide à développer l'imagination : « Au départ, je n'avais pas d'idée. Puis j'ai imaginé l'endroit ensuite, c'est venu au fur et à mesure que j'écrivais », se réjouit la jeune adolescente. Zoé, une autre collégienne apprécie car « on se sent libre. Nous pouvons écrire tout ce qui nous passe par la tête. Ici, nous sommes comme à la maison. Au début, j'étais intimidée mais Delphine nous met à l'aise. Je reviendrai. »

Depuis le mois de février, la journaliste qui a reçu le prestigieux prix Albert-Londres en 2010, anime des ateliers d'écriture. Passionnée de mots, elle estime indispensable de transmettre le goût de l'écriture. Pour elle, tout est résumé dans une phrase de Louis Aragon « On pense à partir de ce qu’on écrit et pas le contraire. »