Lionel Lautier, à la conquête du monde

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Judo

En juin dernier, à 53 ans, l’Angloy Lionel Lautier termine 5e au Championnat de France vétérans de judo. Cette place lui permet de s’envoler à Abu Dhabi pour combattre avec les plus grands au Championnat du monde.

Il n’en revient toujours pas. Mais il l’a fait ! En juin dernier, Lionel Lautier termine 5e des Championnats de France vétérans en judo dans la catégorie +110kg. « Un exploit » d’après son entourage sportif et amical pour quelqu’un qui a remis les pieds sur le tatami à peine 10 mois auparavant. La reprise du judo, après 15 ans d’arrêt, a été comme une renaissance pour Lionel Lautier. Cet Angloy a usé son kimono dès l’âge de 8 ans sur le tatami du Dojo angloy. Un sport qu’il apprécie parce qu’il aime ses valeurs : la rigueur, le respect, l’entraide, le courage, mais aussi le côté familial du club.

Il a combattu David Douillet

A l’adolescence, attiré par la compétition, il participe à ses premiers championnats départementaux puis régionaux, part avec son équipe combattre les meilleurs Français. Il affrontera même, à l’époque, David Douillet. Il réussit quelques performances, ramène des coupes à la maison, sans pour autant rafler le titre de champion de France. Le jeune Angloy grandit et vit au rythme de ses entraînements et des compétitions de judo. Il poursuit ses études jusqu’à obtenir un master II dans l’aéronautique. Grand sportif, Lionel partage son temps de loisirs avec ses sessions de natation. Très bon nageur, l’Angloy passe ses diplômes pour devenir maître-nageur sauveteur. Durant 5 saisons, il surveille les plages d’Anglet, notamment celle des Cavaliers. Lionel prend toujours autant de plaisir à retrouver le tatami. Mais une blessure (les croisés) en 2009 et sa vie professionnelle vont l’éloigner du dojo.

Le retour au judo, comme une évidence

A plusieurs reprises, Lionel Lautier tente de revenir à ses premières amours. Mais à chaque fois, le judoka ne se sent pas à sa place, ne retrouve pas l’ambiance de son adolescence. Puis en 2021, le contexte de sa vie professionnelle et personnelle le mène de nouveau sur le chemin du Dojo angloy. « A cette période de ma vie, le judo est apparu comme une évidence. J’avais besoin d’être mieux dans ma tête et mieux dans mon corps. », confie le jeune cinquantenaire. « Lorsque j’ai poussé la porte, j’ai ressenti la même sensation qu’avant. J’ai adoré l’ambiance. Je me suis senti de nouveau chez moi. Je venais ici avant tout pour du judo plaisir ».


Nathalie Lecerf, sa professeure de judo, voit très vite le potentiel de Lionel et son esprit de compétiteur. Lorsque Nathalie lui propose, au bout d’un mois, de suivre l’équipe vétéran en compétition pour faire de la représentation, Lionel accepte sans grande conviction : « Le retour sur le tatami a été difficile. J’en ai bavé physiquement. J’étais rouillé même si la technique était encore là, se souvient Lionel. J’ai retrouvé l’odeur, le stress, mais cette fois-ci j’étais plus détendu. Cette dynamique, ce challenge m’ont donné envie de renouer avec les championnats ». Lionel se prépare alors plus consciencieusement, enchaine les victoires aux championnats départementaux, régionaux. Grâce au nombre de points engrangés, Nathalie lui annonce qu’il peut aller aux France.

L'accession au championnat du monde

Lionel n’en revient pas, mais accepte le challenge. Le vétéran s’entraîne mais les championnats arrivent vite. Il monte à Paris avec deux de ses fans, son épouse et une amie. Il regrette l’absence de sa professeure de judo. Il prend les combats un à un et termine à la 5e place. Lionel est déçu de sa dernière prestation car il échoue sur une faute d’inattention. Mais, ses adversaires le félicitent et sont épatés par son retour après tant d’absence sur les tatamis. le judoka est encouragé par son petit fan club qui salue sa performance. « Tout mon entourage m’a félicité et a trouvé incroyable mon ascension en si peu de temps. D’autant plus que ma place me permet de participer au championnat du monde à Abu Dhabi en octobre. Ce résultat amène de nombreux messages positifs, à un moment où j’en avais vraiment besoin ».

Cette aventure, un espoir pour ceux qui n’osent pas

« En prenant un peu de recul, je me suis dis que j’avais défié l’impossible », confie Lionel. D’ailleurs, cette phrase va devenir sa devise : « J’ai défié l’impossible et on peut tous être champion ». Cette performance et ce challenge mondial vont lui donner des ailes. Durant tout l’été, il s’entraîne d’arrache-pied : footing, corde à sauter, Rhune… Il a également endossé le costume de commercial, à recherche de sponsors : « Partir aux Mondiaux a un coût et cette fois-ci je veux partir avec Nathalie, car c’est important d’avoir un coach pendant les compétitions. Alors je prends mon bâton de pèlerin et je raconte mon histoire. Et beaucoup sont impressionnés et très intéressés. Mon défi est devenu un défi collectif.  Mes copains sportifs de haut niveau me suivent. Un véritable engouement autour de mon histoire est né », se réjouit Le sportif.

Lionel ne compte pas s’arrêter là. Au-delà de son objectif personnel, il compte s’investir pour le Dojo angloy et développer la section vétérans. Son histoire a créé une telle émulation que de nombreux quadra ou quinqua ont poussé la porte de l’association pour s’inscrire. Certains reprennent le judo, d’autres testent pour la première fois.

Dans le sillon de Lionel, rien n’est impossible.

 

 

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