Marie, 26 ans, partage le toit d'Étienne, 79 ans

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Témoignages

Plus de 50 ans les séparent et pourtant Étienne et Marie vivent sous le même toit. Celui d’Étienne. Ils se sont connus par l’intermédiaire de l’OFFICE64 de l’Habitat. Rencontre avec deux colocataires pas comme les autres.

Briser la solitude du locataire de l’OFFICE64, trouver un logement pour l’étudiant tout en créant du lien social. Voici la recette qu’ont décidé d’élaborer ensemble l’OFFICE64 de l’Habitat et le Crous Bordeaux-Aquitaine. Ce dispositif de Co-hébergement encourage la solidarité et le partage, mais n'impose aucune obligation de services entre les parties. Par ailleurs, les loyers perçus n'auront aucun impact sur les aides au logement (APL) ni sur les impôts ou toute autre aide dont peut bénéficier le locataire du logement. Patxi Marcq, chargé de mission au Crous, s'est attelé à trouver un jeune dont le profil sera le plus possible en adéquation avec celui du locataire de l'OFFICE64. Marion Boileau, chargée de mission pour l’Office, a sollicité Étienne et a organisé la rencontre. Marie et Étienne nous racontent les balbutiements de leur nouvelle aventure.

Pouvez-vous vous présenter ?

Étienne : J’ai 79 ans. Je suis père de deux enfants et grand-père de trois garçons. Je suis retraité. J’ai fait toute ma carrière en tant que technicien à l’équipement au service maritime. Mon bureau donnait sur l’Adour à Bayonne. Je suis seul depuis 2 ans et je ne voulais pas finir comme un ours mal léché.

Marie : Je suis Bordelaise. J’ai 26 ans. Étudiante en master dans le secteur culturel, je suis actuellement en stage pour le Festival Biarritz Amérique Latine. Et ce stage me prend beaucoup de temps !

Comment avez-vous connu ce dispositif ?

Étienne : Marion, la chargée de mission de l’Office est venue faire du porte-à-porte. Nous avons discuté. Elle m’a expliqué la problématique des jeunes, m’a parlé du contrat. Je n’ai pas mis beaucoup de temps à réfléchir. La solitude me pèse alors je me suis dit qu’une présence pourrait me faire du bien. Même si je suis occupé par ailleurs. Je suis radio amateur et je fais beaucoup d’informatique.

Marie : Nous étions cinq stagiaires au festival, en galère de logement. On nous a parlé du dispositif, et nous avons sauté dessus. Pour nous c’était parfait, car nous avions besoin d’un séjour d’un mois seulement. Nous sommes toutes logées grâce à ce dispositif.

Que pensez-vous du dispositif ?

Marie : C’est idéal pour une durée limitée et avantageux financièrement. Le tarif est en fonction de la superficie de la chambre (entre 110 et 160€ par mois). Le dispositif propose différentes options de cohabitation, que ce soit pour de courts séjours, des stages, des séjours fractionnés ou pour une durée d'un an. La relation se passe très bien avec Étienne. C’est simple.

Étienne : Un court séjour pour une première expérience c’est parfait. Aujourd’hui, au bout d’une grosse semaine de cohabitation, je peux dire que tout se passe bien. La présence de Marie me réjouit, car je souffrais de solitudes. Nous partageons les parties communes (cuisine, salon et salle de bain). Nous prenons le petit-déjeuner ensemble et le repas du soir. Nous n’avons pas les mêmes goûts culinaires mais nous mangeons ensemble, sauf lorsque Marie rentre trop tard, je commence avant elle. En aucun cas, nous sommes obligés de partager les repas, mais c’est vrai que c’est agréable, pour moi. Je suis ravi de ce dispositif. Mes frères et sœurs étaient étonnés lorsque je leur ai dit que j’allais accepter la venue d’une étudiante. Mais, je n’ai vu que le côté positif du dispositif. Avec une ou un jeune comme Marie, je retenterai volontiers l’aventure.

Une expérimentation sur deux années

MARION BOILEAU, chargée de mission de l’OFFICE64 est chargée d'identifier les logements sous-occupés en coordination avec les besoins des étudiants, de prospecter les locataires, d'encadrer la cohabitation, et d'assister les locataires dans les démarches.

PATXI MARCQ, chargé de mission au Crous s'occupe de recevoir les candidatures des étudiants, de diffuser les annonces, de sélectionner les profils d'étudiants adaptés, de faciliter les mises en relation et d’assurer le suivi de la cohabitation. Après un travail acharné, les deux chargés de mission ont créé les premiers binômes. Ils espèrent atteindre 30 binômes durant les deux années d’expérimentation.  

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