A la rencontre des anges de la forêt

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Pignada

La brigade forestière en place depuis le 1er juillet sillonnent tous les jours Chiberta et la forêt du Lazaret, afin de prévenir les risques d'incendie et de veiller sur ces poumons verts de la ville.

La brigade forestière est composée de trois binômes : Gwenn, 18 ans, Baptiste 20 ans, Audrey, 19 ans, Inès, 21 ans, Yuma et Camille 20 ans tous les deux. Elle a été mise en place il y a trois ans par l’ONF et le maire d’Anglet Claude Olive afin de protéger les sentiers en cours de reboisement et de prévenir les risques d’incendie. Nous en avons rencontré quatre d’entre eux au cœur de la forêt de Chiberta, non loin de la Maison forestière.

Qui êtes-vous, sentinelles de la brigade forestière ?

Audrey : Nous sommes tous étudiants, d’horizons divers. Nous connaissions tous la forêt de Chiberta, mais pas dans ses moindres recoins.

Inès : Nous avons suivi une matinée de formation avec le service Urbanisme, Environnement et Projets de la Ville, l’ONF et le conseil départemental. Marie-Laure Guillemin, chargée de mission environnement, nous a été remis un livret sur la forêt de Chiberta : l’historique, l’incendie et tout ce que la Ville a mis en place par la suite pour la replantation de la forêt.

Audrey : Ce livret nous a permis d’apprendre beaucoup sur la forêt de Chiberta et cela nous permet de pouvoir donner des explications aux promeneurs.

Quelle est votre organisation ?

Gwenn : Nous sillonnons, à vélo, Chiberta et la forêt du Lazaret du lundi au dimanche depuis le 1er juillet. Deux équipes patrouillent. L’une de 8h à 15h et l’autre de 12h à 19h.

Quel est le rôle de la brigade forestière pendant la période estivale ?

Audrey : Nous allons à la rencontre des promeneurs et répondons à leurs  questions. Beaucoup de personnes ne sont pas informées de la  réglementation existante. Nous faisons de la prévention et de la  médiation auprès des usagers des deux forêts. Nous les sensibilisons  également sur les risques d’incendie.

Quels comportements avez-vous rencontré chez les visiteurs du Pignada et du Lazaret ?

Audrey : Nous sommes confrontés à des incivilités comme de la dégradation de matériel (panneaux, bancs). Certains coupent les grillages qui entourent les parcelles sur lesquelles la Ville a entrepris la replantation du Pignada.

Gwenn : Ces grillages permettent de protéger les jeunes poussent mais les détracteurs estiment que cela dénature la forêt et que ces grillages peuvent empêcher la faune de fuir en cas d’incendie.

Inès : Nous rencontrons aussi des décharges sauvages, des mégots de cigarettes qui jonchent les sentiers. Nous signalons aux fumeurs qu’il est interdit de fumer dans la forêt.

Gwenn : Nous découvrons certains matins, des personnes qui font du camping sauvage, ce qui est interdit par l’arrêté municipal n° 2023/892. Nous leur expliquons. Ils comprennent et replient leur tente en suivant.

Qui sont les promeneurs ?

Audrey : Nous croisons régulièrement certains promeneurs. Ils ont tous leur habitude et la forêt est un moment privilégié dans leur quotidien.

Inès : La zone la plus fréquentée est celle qui rejoint la plage. Les habitants d’Anglet coupent par la forêt. C’est un trajet utile.

Gwenn : Le matin entre 8h et 9h, aux abords de la forêt ce sont des locaux qui promènent leur chien. D’ailleurs, nous retrouvons les habitués.

Audrey : Chaque jour, nous croisons Kate, une rédactrice de mode, qui promène son Jack Russel. Elle s’arrête toujours pour nous parler et nous surnomme les anges de la forêt.

Inès : D’ailleurs, nous avons mis en place une petite étude de fréquentation de la forêt. Pour l’instant, la plupart sont des locaux, de plus de 65 ans et qui viennent quotidiennement. On croise quelques touristes et quelques familles.

Comment votre rôle est-il perçu ?

Gwenn : Les gens sont ravis de notre présence et sont rassurés de nous voir sillonner la forêt. Il existe un réel traumatisme depuis l’incendie de Chiberta en juillet 2020.

Inès : Nous pouvons également faire la connexion entre le public et les services de la Ville. Certains demandent plus de bancs et de tables à l’intérieur de la forêt pour prendre le temps et encore plus l’apprécier. On nous demande des parcours enfants, des panneaux informatifs sur la faune et la flore de la forêt mais aussi une signalétique pour éviter de se perdre. Les promeneurs apprécient car ils se sentent écouter. Nous prenons le temps. Certains nous racontent leur enfance dans cette forêt. Elle fait partie de leur enfance. Des Biarrots viennent ici pour déconnecter en pleine nature.

Audrey : Parfois, nous avons un rôle de psychologue ! On découvre que cette forêt est très aimée. Les gens sont encore très touchés par l’incendie. Nous avons rencontré un couple d’Allemands qui vient chaque année à Anglet, et trouve que ces deux forêts urbaines participent au cadre privilégié de la ville.

En quoi cette expérience au sein de la brigade a-t-elle été enrichissante pour vous ?

Audrey : J’ai beaucoup appris sur la forêt de Chiberta et l’environnement et je trouve cela très enrichissant.

Gwenn : Personnellement, faire partie de la brigade forestière a réveillé ma conscience écologique. La forêt est très précieuse, il faut la protéger. D’ailleurs, je m’y suis vraiment attachée.

Un point information à la Maison forestière

Pour s'informer sur le Pignada et bénéficier de conseils pratiques, les usagers peuvent rencontrer les médiateurs à la Maison forestière, point de départ des circuits de patrouille. Deux permanences sont organisées les mercredi et samedi, de 14 heures à 16 heures. En dehors de ces horaires, les usagers sont invités à aller à leur rencontre dans la forêt ou pousser la porte du bureau s'ils sont présents sur place.