Place au reboisement

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Pignada

Cet automne marque le lancement des opérations de reboisement de la zone incendiée du Pignada. Plus de 60 000 arbres seront plantés au cours des prochains mois, selon un plan élaboré par l’Office national des forêts.

Le 10 octobre, l'Espace de l'Océan accueillait la présentation du plan de reboisement du massif forestier du Pignada. Devant une assistance nombreuse et en présence de Sandrine Laffargue, vice-présidente en charge de la transition environnementale au Conseil départemental, le maire, Claude Olive, s'est réjoui de "voir la concrétisation de plus de deux ans de travail pour effacer les traces de l'incendie du 30 juillet 2020". La consultation publique avait révélé la volonté commune des participants de conserver le caractère naturel de la forêt. Le maire l'a rappelé avec conviction : "Cette forêt restera une forêt, et sa situation en cœur de Ville nous pousse à redoubler de d’effort et d’attention pour la préserver". Ce souhait a guidé les réflexions des experts de l’Office national des forêts, du ministère de l’Agriculture, du Département santé de la forêt (DSF) de la Direction régionale de l’agriculture et de la forêt, de l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (INRAE) dans l’élaboration du plan de reboisement. Il a été validé par la Ville et le Département, les deux collectivités propriétaires de la zone sinistrée représentant 76 hectares.

Pin maritime et chêne-liège

Très attendu, le choix des essences à planter repose pour l’essentiel sur le pin maritime et le chêne-liège. Une réponse adaptée à la nature des sols d’une forêt dunaire, composés de sable, donc pauvres et acides. "Le pin maritime est une espèce frugale qui s’épanouit très bien dans un tel environnement, tout comme le chêne-liège", indique Claire Ardilouze, technicienne de l’ONF. Leurs capacités d’adaptation au changement climatique ont également joué en leur faveur, y compris sur des échelles de temps de 50 à 70 ans. "Le pin maritime et le chêne-liège restent des essences préconisées dans les projections les plus pessimistes."

60 000 plantations cet hiver

Dans le même temps, les experts prévoient d'enrichir la forêt avec des essences d'accompagnement telles que le bouleau, le chêne vert ou encore le chêne tauzin. Les 60 000 plantations seront échelonnées sur trois années, mais l'essentiel sera réalisé au cours de l'hiver 2022-2023 avec la plantation de 40 000 pins maritimes et 20 000 chênes-lièges sur des sols préparés tout au long du mois de novembre.

Travaux préalables

Ce travail préalable sera réalisé au moyen de charrues forestières afin de faciliter l'installation des plants en terre, en particulier sur les parcelles situées au cœur du massif forestier. Ailleurs, sur les parcelles dites paysagères, les plants seront mis en terre à la pioche, sans travail préalable du sol. "Les plantations paysagères se feront sur des bandes de 20 mètres de part et d'autre des pistes forestières, ainsi que sur une zone plus vaste située non loin de la promenade de La Barre", précise Claire Ardilouze. L'enjeu consiste en effet à assurer la reconstruction du massif tout en maintenant les accès et cheminements existants. À cela s'ajoute la nécessité de prendre en compte la réglementation visant à faire respecter les obligations légales de débroussaillage. Par ailleurs, la dune de sable située le long de la promenade de La Barre - près de l'usine d'eau potable ‒ va bénéficier d'un traitement particulier avec l'installation de haies d'immortelles, troènes, ajoncs, bourdaines, arbousiers, aubépines, chênes lièges, chênes verts... afin d'assurer sa stabilisation.

Parcelles participatives

Enfin, à proximité immédiate du stade Orok Bat, point de départ du sinistre le 30 juillet 2020, la Ville a sanctuarisé deux parcelles. La première, d'une surface de 4 hectares, restera consacrée à des interventions citoyennes. Ici, la régénération naturelle de jeunes pousses de chênes-lièges et pins maritimes sera maintenue. L'autre parcelle spécifique, d'un hectare environ, se trouve au voisinage du parking des Chanterelles et prendra le nom de parcelle d'Ansbach, en hommage à l'aide et à la solidarité témoignées par la ville jumelle d'Anglet, en Allemagne, qui a réuni, lors d'une collecte de dons, la somme de 23 570 euros, venue abonder le fonds en faveur de la reforestation du massif.