De nombreuses voix, féminines surtout, se sont élevées en philosophie ces dernières années, dans le sillage de la philosophie du « care » par exemple, ou plus largement des études sur le genre et sur le féminisme, qui ont permis de faire entrer le questionnement sur l’amour et l’attachement dans le champ d’une réflexion philosophique rigoureuse. Dans le prolongement des pensées de Cynthia Fleury, Anne Dufourmantelle, Claire Marin ou Fabienne Brugère, cette réflexion se propose d’examiner en quoi la rupture amoureuse peut se laisser penser comme une expérience philosophique fondatrice du sujet, au-delà (ou en deçà) du traitement esthétique ou littéraire qui lui a été longtemps réservé. Il y a une vérité d’ordre ontologique, et non pas seulement psychologique ou existentielle, dans la perte de l’amour, dont nous tenterons d’esquisser les contours.
Agnès Cugno est professeur de philosophie (CPGE Lycée Cassin Bayonne).